Equipe de SuisseUn automne brûlant attend la "Nati"
ATS
7.8.2018
Le séisme provoqué hier par Vladimir Petkovic de se séparer de Valon Behrami, Johan Djourou, Gelson Fernandes, Stephan Lichtsteiner et aussi, apparemment, Blerim Dzemaili promet une fin d'année mouvementée pour l'équipe de Suisse.
Un simple coup de téléphone a provoqué un nouveau séisme. La décision de Valon Behrami de mettre un terme à sa carrière internationale lundi après son entretien avec Vladimir Petkovic annonce un automne brûlant pour l'équipe de Suisse.
Au sein de l'Association Suisse de Football (ASF), on estime que Valon Behrami a surréagi devant la décision de Vladimir Petkovic de ne pas le convoquer pour les six matches que la Suisse livrera encore cette année. Le "Mister" entendait lui faire part de son choix de donner davantage de responsabilités à ses jeunes éléments pour les doubles confrontations contre l'Islande et la Belgique dans le cadre de la nouvelle Ligue des Nations et pour les deux rencontres amicales face à l'Angleterre et au Qatar.
Gelson Fernandes part en seigneur
Vladimir Petkovic a également appelé Johan Djourou, Gelson Fernandes et Blerim Dzemaili pour leur tenir le même discours. Il s'apprête - ou il s'apprêtait - également à le faire auprès de son capitaine Stephan Lichtsteiner.
On le sait, Gelson Fernandes a, avec une très grande élégance, lui aussi annoncé sa retraite internationale. Après une Coupe du monde où il n'a pas joué une seule minute lors des quatre matches livrés par l'équipe de Suisse, le Valaisan est arrivé à la conclusion qu'il avait fait le tour de la question. Il entend désormais se consacrer pleinement à son club, l'Eintracht Francfort. Son nouvel entraîneur Adi Hütter en Allemagne le tient en très grande estime. Il affirme tout simplement que Gelson Fernandes doit remplir cette saison un véritable rôle "d'entraîneur-joueur".
Avec un tour préliminaire de l'Euro 2020 qui ne débutera qu'en mars 2019 et qui qualifiera vingt-quatre équipes pour la phase finale, l'idée de Vladimir Petkovic de renouveler son équipe a du sens. Seulement, le "Mister" a failli une fois encore dans sa communication. Pourquoi se contenter d'un coup de fil alors que son emploi du temps en ce mois d'août doit certainement lui laisser le loisir de se rendre en Italie pour parler à Behrami, Dzemaili et Djourou, en Allemagne pour rencontrer Fernandes et à Londres pour s'entretenir avec Lichtsteiner ?
On rappellera que Vladimir Petkovic avait déjà été l'objet de bien des critiques le mois dernier en Russie pour sa communication presque nord-coréenne. Il n'est pas venu s'exprimer à Togliatti au lendemain de la défaite contre la Suède devant des journalistes qui avaient, par ailleurs, appris par la bande l'aller-retour de Breel Embolo après le match contre la Serbie pour assister à la naissance de sa fille ainsi que le comportement coupable de membres de son staff avant le match contre le Costa-Rica envers des membres de la sécurité. Un comportement puni par une amende de 35'000 francs, faut-il le préciser.
Sacrifier Behrami pour sauver Miescher
Il est vrai que Vladimir Petkovic n'a pas été vraiment aidé depuis la Coupe du monde par les propos d'Alex Miescher, le secrétaire général de l'ASF. Le Soleurois a soulevé la question de savoir si l'ASF devait toujours s'investir envers de jeunes joueurs binationaux avec le risque qu'ils choisissent, comme Ivan Rakitic, de porter les couleurs d'un autre pays. Dans une interview à Keystone-ATS le 13 juillet, le président de l'ASF Peter Gilliéron avait annoncé que l'ASF entendait "ouvrir très vite un débat sur cette question de l'intégration et que des mesures seront prises". Mais il ne s'est rien passé depuis cette date. Une "inaction" qui amène un éditorialiste de la "NZZ" à suggérer que l'on "a sacrifié Valon Behrami pour sauver Alex Miescher".
Au micro de la RSI, Valon Behrami affirme que la décision de l'exclure de l'équipe de Suisse "était une décision politique". "Je me suis opposé à des personnes qui ne connaissent rien au football", poursuit le Tessinois pour adresser un tacle magistral à Alex Miescher. Le secrétaire général, dont les relations avec les joueurs de la sélection sont conflictuelles, s'en relèvera-t-il ? Dans n'importe quel autre pays, sa démission aurait déjà été actée.