Neuchâtel Xamax a un pied et plusieurs orteils en Challenge League. Sa défaite 4-0 à domicile contre Aarau lors du match aller du barrage le condamne à un immense exploit au retour dimanche.
S'il entend poursuivre sa route dans l'élite, Xamax sera contraint à un invraisemblable renversement de situation au Brügglifeld. Mais cela relève aujourd'hui de l'impensable, d'autant plus qu'il faudra le faire sans Raphaël Nuzzolo.
Expulsé pour avoir craché en direction de l'arbitre M. Klossner, le meilleur buteur xamaxien verra le match retour des tribunes. Même si le président Christian Binggeli a déposé protêt, les Neuchâtelois n'auraient probablement pas pu imaginer pire scénario.
Collection d'erreurs
En prenant un ton cru, il serait juste de dire que Xamax «s'est mis dedans» de son propre chef. A l'image de l'intervention ratée, mi-tacle mi-passe en retrait, de Charles Pickel sur le deuxième but d'Aarau. Petar Misic en a profité, servant sur un plateau le futur Servettien Varol Tasar (34e), également auteur du 4-0 à la 68e minute.
Il y a de quoi avoir un peu de déception pour les Xamaxiens. La promptitude de Djordje Nikolic les a par exemple empêché d'ouvrir le score lorsque le portier argovien a réalisé une double parade devant Serey Dié et Nuzzolo (18e). Ou lorsque Afimico Pululu s'est présenté seul face à Nikolic, sans pouvoir le tromper (24e).
Entre ces deux opportunités, les Neuchâtelois ont encaissé un premier but. Hyper attentistes, ils ont laissé le centre de Linus Obexer filer jusqu'au second poteau où n'attendait que Stefan Maierhofer. Le géant autrichien (2m02) n'a même pas eu besoin de sauter. C'est dire beaucoup de l'apathie xamaxienne.
Des intentions pas à la hauteur
Pourtant, fidèles à leurs intentions, les joueurs de Stéphane Henchoz ont voulu imposer leur rythme. Histoire de démontrer au «petit» club de Challenge League que l'intensité de la Super League est autre. Xamax a essayé. Il a confisqué le ballon à Aarau, il a provoqué des duels et tenté de mettre de la vitesse quand le jeu le supposait.
Mais il a été confronté à une équipe qui n'a pas peur de courir. Même en Challenge League, les Argoviens avaient cherché le défi athlétique. Ils y étaient préparés et ont parfaitement assimilé la configuration de la rencontre.
Et puis, autre problème à ne pas négliger, jamais ou presque le Xamax de Henchoz n'avait dû «faire le jeu». En Super League, les Rouge et Noir ont souvent fait déjouer l'adversaire, pour le surprendre en jouant parfaitement les coups. Dans ce match aller du barrage, la dynamique a été toute autre et il est vite devenu compliqué pour les Neuchâtelois d'assumer leur statut.
Au point qu'ils en ont fini par surjouer et accumuler les erreurs. Le troisième but encaissé est un symbole de cet excès. A force de se livrer, les Xamaxiens ont offert des boulevards à Aarau. Misic a ainsi pu accentuer l'écart, en se présentant seul juste avant la pause face à un Laurent Walthert pas rapide à sortir. L'erreur de trop?