Partenaire en équipe nationale pendant dix ans entre 1994 et 2004, Stéphane Henchoz et Murat Yakin livreront un duel presque fratricide ce samedi à Neuchâtel. Le troisième derby romand de la saison entre Neuchâtel Xamax et le FC Sion aura bien une saveur particulière avec l'affrontement sur le banc de deux des plus grands défenseurs suisses de l'histoire.
Murat Yakin à l'interview:
Stéphane Henchoz à l'interview:
«Sion et son entraîneur sont...indéchiffrables, souligne avec raison Stéphane Henchoz. Murat est une personne intelligente, posée, calme et réfléchie. Il s'efforce de trouver la bonne formule par rapport aux joueurs dont il dispose et par rapport à l'adversaire aussi. Il est capable de changer de système en cours de match. Il n'est pas un entraîneur qui se tient uniquement à sa philosophie de jeu.»
Face à Murat Yakin, Stephane Henchoz s'apprête ainsi vraiment à sauter dans l'inconnu. «J'ai vu le FC Sion dominer pendant 80 minutes le FC Bâle dans un quart de finale de la Coupe de Suisse qu'il n'aurait jamais dû perdre, dit-il. Mais parfois, les Sédunois se montrent moins convaincants. Ils peuvent ainsi nous donner la possibilité de faire quelque chose demain...»
Serey Dié peut jouer
Dans la lutte à la vie et à la mort que Neuchâtel Xamax a engagée avec les Grasshoppers pour échapper à la relégation directe, ce week-end peut s'avérer fructueux pour la formation de Stéphane Henchoz.
Les Grasshoppers reçoivent également samedi les Young Boys qui auront à coeur de se faire pardonner leur naufrage en Coupe de Suisse mercredi dernier à Lucerne. «Chaque point va compter», lance Stéphane Henchoz qui alignera très certainement Serey Dié contre le FC Sion. Frappé d'une suspension de trois matches après son expulsion il y a quinze jours contre le FC Bâle, l'Ivoirien bénéficie de l'effet suspensif d'un recours pour tenir sa place face à ses anciennes couleurs.
Stéphane Henchoz a accueilli avec un certain flegme la révolution de palais opérée cette semaine aux Grasshoppers. Comme pratiquement tout le monde, le Fribourgeois ne sait pratiquement rien du nouvel entraîneur des «Sauterelles», Tomislav Stipic. «Je crois qu'un vent de panique commence à souffler sur GC, précise Stéphane Henchoz. Ils n'ont jamais imaginé se retrouver dans une telle situation. Nous, nous savions que la possibilité d'occuper la neuvième place du classement après 23 journées existait. Je doute que les Grasshoppers, qui possèdent encore certains moyens financiers, aient pris la mesure du danger.»
Une étincelle à retrouver
Victorieux de ses deux premiers matches à la tête de l'équipe, contre Lucerne (2-1) et les Grasshoppers (1-0), Stéphane Henchoz a concédé ses deux premières défaites dans la peau d'un entraîneur en chef de Super League face à Bâle (2-0) et à St-Gall (3-0). «
"Je n'ai jamais pensé gagner tous mes matches à la tête de Xamax», s'amuse-t-il. Le Fribourgeois ne veut pas voir de coup d'arrêt dans ces défaites. «Certes, nous n'avons pas marqué contre Bâle et à St-Gall, dit-il. Mais les occasions étaient bien là. Je suis sûr que cela va revenir. Je ne suis pas inquiet.»
Il le sera encore moins samedi si ses joueurs retrouvent l'étincelle dans leur jeu qu'il avait vainement cherchée face aux Brodeurs. «C'est vrai, il avait tout de même manqué quelque chose à St-Gall», concède-t-il. Ce petit quelque chose qui fait généralement toute la différence.