Mondial 2019
Loeffel: "L'erreur serait de chercher à trop en faire"

ATS

13.5.2019

Défenseur aux instincts offensifs exacerbés, Romain Loeffel évolue dans un environnement favorable sous les ordres de Patrick Fischer. Organisateur de la deuxième vague de jeu de puissance, le Neuchâtelois ne se pose pas trop de questions et profite simplement du moment.

Romain Loeffel: "On est soudé, on discute beaucoup. Je pense que c'est l'une de nos forces."
Romain Loeffel: "On est soudé, on discute beaucoup. Je pense que c'est l'une de nos forces."
Keystone

Romain Loeffel est un homme de bonne composition. Le Chaux-de-Fonnier de 28 ans ne rechigne jamais à venir à l'interview, même lorsqu'il affiche encore les stigmates du combat de la veille. En l'occurrence, deux points de suture à gauche au-dessus de la lèvre, fruit d'une rencontre désagréable avec la canne d'un Letton. «Cela fait partie du hockey, glisse-t-il avec le sourire. Une petite marque de plus.»

Organisateur de jeu de puissance

Le défenseur de Lugano (32 points en 48 matches cette année), passé par Fribourg-Gottéron et Genève-Servette, fait partie des pièces importantes sur l'échiquier mis en place par Patrick Fischer. Le numéro 55 patrouille à la ligne bleue de la deuxième unité de jeu de puissance helvétique.

Car les qualités du Neuchâtelois s'expriment parfaitement sur le power-play. Dans cet exercice qui requiert de la vista, du sang-froid et une grande maîtrise technique, Romain Loeffel se sent comme un poisson dans l'eau. D'ailleurs, en tout début de tournoi, lorsque seuls trois arrières avaient été inscrits auprès de l'IIHF, Loeffel était sur la liste avec Roman Josi et Yannick Weber. Une belle marque de confiance de la part du coach.

«Je ne le savais même pas, lance Loeffel avec sincérité. Je l'ai appris via les réseaux sociaux. Quand je l'ai vu, je ne me suis pas dit "Ouhlala...". Cela ne m'a pas du tout travaillé. Mais en même temps, on n'allait pas jouer à trois défenseurs. Faire partie des trois ou des huit, peu importe. Au final, je suis venu pour jouer. Pour le moment, ça se passe bien et c'est à moi de continuer comme ça.»

Une paire atypique

Quand il n'organise pas le jeu en supériorité numérique, Romain Loeffel évolue avec Joël Genazzi au sein d'une paire atypique qui a fait ses preuves. Doués avec le puck, attirés par le but, les deux hommes ont dû apprendre à réfréner leurs envies pour former un binôme complet sur lequel Fischer peut compter.

Cette association est née en préparation du Mondial 2017 à Paris. «On s'entend très bien en dehors de la glace et il se trouve que ça marche bien sur la glace aussi, résume le Neuchâtelois. Cela avait commencé à Paris où on avait fait un bon Championnat du monde et on prend vraiment du plaisir à être ensemble. Il y a une bonne complicité.»

Pas de clans

Avec son shoot de droitier, le numéro 55 fait partie d'une espèce plutôt rare. Dans le hockey moderne, les défenseurs lançant de la droite sont recherchés. Bien utilisés, ces derniers peuvent en effet apporter un réel avantage sur le jeu de puissance en ouvrant d'autres lignes de tir.

Des considérations auxquelles Loeffel n'a jamais réfléchi. Lui se contente de faire aussi bien qu'à Lugano, tout en avouant que le niveau international se joue un cran au-dessus: «Le niveau est différent. La compétition et l'intensité rehaussent le niveau. Là, tous les gars sont capables de faire des jeux incroyables, pas que ce soit pas le cas à Lugano, mais ici la moindre erreur se paie cash. Même chose pour les bons jeux d'ailleurs. L'intensité est plus haute. Après, ça reste du hockey et je pense qu'il ne sert à rien de se prendre la tête plus que ça non plus.»

Il ajoute: «J'essaie de ne pas me mettre de pression supplémentaire. Il faut qu'on reste dans notre bulle et que l'on se dise chaque fois que c'est une partie comme une autre. L'erreur serait de chercher à trop en faire ou de vouloir faire la chose parfaite. En gros, on continue de faire ce que l'on pratique à l'entraînement.»

Si Romain Loeffel se sent bien en équipe nationale, c'est parce que depuis 2017 et le Mondial parisien, Patrick Fischer semble avoir donné une identité à son groupe où les clans n'ont pas droit de cité. «Il faut être 25, conclut le Neuchâtelois. Et je pense que c'est l'une de nos forces. On est soudé, on discute beaucoup, il n'y a pas plus de groupes que ça. Quand on va manger, il n'existe pas de table où on se retrouve entre Romands. Tu te mets là où il y a de la place et c'est ça qui fait notre force en ce moment.»

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