Martin Fuchs a foncé à toute vitesse vers la victoire dans le Grand Prix de Genève. Le champion d'Europe s'est imposé d'un souffle – 5 centièmes seulement – devant le Britannique Scott Brash, alors que Steve Guerdat a pris la cinquième place.
Faute d'option, rarement un barrage à Palexpo n'aura été aussi dense, avec cinq cavaliers dans (presque) la même seconde, Guerdat et Bianca ayant terminé à 1''06 exactement de Fuchs et Clooney. Le Zurichois, no 2 mondial, a réalisé une manche de folie et il le fallait bien, pour s'imposer à pareil niveau.
«C'est ma première victoire en Grand Chelem, donc dans un des quatre meilleurs concours au monde... Je suis tellement heureux!», s'est réjoui celui qui pourrait bien ravir à Guerdat le brassard de no 1 mondial début janvier. «Ici, tout le monde veut et peut gagner. Par le passé, je n'ai pas eu de chance dans cette épreuve mais quelque chose a changé aujourd'hui.»
Ce quelque chose doit beaucoup à l'expérience emmagasinée par un cavalier qui est devenu, en août dernier, champion d'Europe individuel à 27 ans. Non, Martin Fuchs n'est plus, depuis longtemps, un gamin prometteur. Il est un crack qui conteste désormais à Guerdat une suprématie que le Jurassien étire depuis janvier 2019. «Mais ce n'est pas de la rivalité, nous sommes des amis proches, précise Fuchs. Je suis au moins une fois par semaine chez Steve pour m'entraîner.»
Magnifique Balsiger
Il n'a peut-être pas gagné mais, à 22 ans, Bryan Balsiger (6e, juste derrière Guerdat) a clairement marqué les esprits en signant un époustouflant double sans faute. Sur Clouzot, le cheval qui lui a permis de remporter le 20 octobre sa première victoire en Coupe du monde (à Oslo), le Neuchâtelois s'est inscrit dans les coeurs du public genevois.
Et, probablement, dans la tête du chef d'équipe Andy Kistler. Même s'il peut encore se passer bien des choses, le champion d'Europe des jeunes cavaliers 2017 a peut-être bien pris une option sur la troisième place aux JO l'été prochain, derrière Guerdat et Fuchs.
La frustration de Mändli
Avec déjà trois barragistes, on aurait été bien gourmand d'attendre plus de l'imposante délégation helvétique (sept partants sur les quarante au total). Ainsi, les quatre autres cavaliers à croix blanche sont restés à quai, regardant partir sans eux le train à destination du showdown.
Pius Schwizer a fait deux fautes, dont la première, comme tant d'autres concurrents, à la sortie de l'impressionnant triple, une palanque fragile dans le coin de la piste. Le même obstacle qui a mis Werner Muff en mauvaise posture (13 points).
«Elle est délicate...», avait glissé, sourire malicieux en coin, le constructeur de la piste Gérard Lachat juste avant le début du GP. Le Jurassien ne pensait peut-être pas qu'elle l'était à ce point, délicate. Elian Baumann en a lui aussi fait l'amère expérience (sa seule barre!).
La palme de la frustration revient néanmoins sans l'ombre d'un doute à Beat Mändli: il a signé sur Dsarie un sans faute, mais a pris un point de dépassement de temps, franchissant la ligne 81 centièmes trop tard!