John Buchs John Buchs : "J'ai senti un engouement extraordinaire"

Clara Francey, à Saint-Imier

29.4.2021

Clara Francey, à Saint-Imier

29.4.2021

Malgré l'absence de spectateurs dans l'aire d'arrivée, huis clos oblige, la deuxième étape du Tour du Romandie 2021, qui s'est déroulée ce jeudi entre La Neuveville et Saint-Imier, est une réussite pour le président du comité d’organisation imérien John Buchs.

En raison du huis clos en vigueur, aucun spectateur n'a pu voir Sonny Colbrelli triompher.
En raison du huis clos en vigueur, aucun spectateur n'a pu voir Sonny Colbrelli triompher.
Keystone

Ce jeudi, le peloton du Tour de Romandie était appelé à en découdre dans les paysages vallonés du Jura bernois. Alors que le départ a été donné du côté de La Neuveville, cette seconde étape, longue de 165,7 km, s'est achevée à Saint-Imier pour la quatrième fois de l'histoire du Tour après 1950, 1984 et 2015.

John Buchs (78 ans), président du comité d’organisation imérien, tire un bilan satisfaisant de cette seconde étape malgré les contraintes liées aux mesures sanitaires qui ont pesé sur son organisation. Interview.



Après le report d'une année de cette 74e édition, l'instauration d'une bulle sanitaire qui prive le public d'aire d'arrivée, voilà que c'est la pluie qui en ce jour de course fait des siennes. N'avez-vous pas le sentiment que le sort s'acharne contre vous ?

"Non, je ne crois pas. Il faut accepter avec une certaine fatalité tout cela. Le Covid n'est pas un problème qui concerne uniquement le Tour de Romandie, c'est un problème planétaire. Concernant les conditions météorologiques, l'Homme ne peut fort heureusement pas les faire lui-même. Quant au fait de ne pas avoir de spectateurs, c'est ce qui me chagrine le plus. Le cyclisme est un sport populaire par essence. C'est le seul sport auquel on peut assister à deux mètres des champions sans bourse délier. Aujourd'hui, au terme de cette journée, on est très contents malgré tout. La télévision a retransmis des images extraordinaires."

Qu'est-ce qui fait la réussite de cette étape ?

"Ce qui fait la réussite de cette étape ce sont trois points. Le premier, et certainement le plus important, c'est de ne pas avoir d'accidents. Le deuxième point, c'est de donner une image positive de la région, afin de permettre aux gens de voir que notre région est active et qu'elle a des possibilités de développement. Troisièmement, il y a le fait que 16 millions de téléspectateurs pourront voir ces images. Je suis aussi très fier des gens qui travaillent avec nous, que ce soit le comité d'organisation, les bénévoles, la protection civile et tous nos partenaires. J'ai senti aujourd'hui un engouement assez extraordinaire, une volonté de tous de bien faire et de réussir."



Après l'annulation de l'édition 2020 en raison du Covid-19, était-il clair pour vous et votre comité que vous alliez rempiler et accueillir en 2021 cette étape à Saint-Imier ?

"On ne s'est pas posé beaucoup de questions. On était en train de construire un immeuble de cinq étages, il était achevé au quatrième étage. Il nous restait à bâtir le cinquième étage et le toit. Pourquoi donc s'arrêter en si bon chemin, puisque personne n'était responsable de ce qui arrivait ? On voulait être solidaires et j'ai immédiatement senti une grande solidarité au sein du comité d'organisation et au sein des villes organisatrices. Il faut éviter que cette épreuve du World Tour disparaisse un jour du calendrier."

Concernant la victoire, avez-vous une petite préférence ?

"Après Michael Albasini en 2015, je souhaite que ce soit encore une fois un Suisse qui gagne. Mon plus grand bonheur serait de voir triompher un jeune de l'équipe nationale. A ce stade, je n'ai pas encore de petit chouchou car on ne les connaît pas assez. Que le plus fort gagne !"



Au grand dam de John Buchs, le plus fort ce jeudi n'aura pas été un Helvète, bien que Marc Hirschi ne soit pas passé loin de la victoire. C'est en effet l'Italien Sonny Colbrelli (Bahrain) qui s'est adjugé, au sprint, cette deuxième étape du 74e Tour de Romandie.