Mujinga Kambundji a écrit une page d'histoire de l'athlétisme helvétique mardi soir en se qualifiant pour la finale du 200 m aux Mondiaux de Doha. Et ce n'est peut-être pas fini, le podium semblant à sa portée.
La Bernoise de 27 ans possède en effet le 3e temps 2019 parmi les huit finalistes grâce à son record de Suisse (22''26 à la fin août). Meilleure performeuse mondiale de l'année, Elaine Thompson a déclaré forfait avant les demi-finales, alors que Blessing Okagbare (no 2 de la hiérarchie) avait été finalement disqualifiée après les séries!
«Je me réjouis de disputer cette finale» programmée mercredi à 21h35 heure suisse. «Je vais juste essayer de réaliser la meilleure course possible», a prudemment expliqué Mujinga Kambundji, qui s'est qualifiée en prenant la 2e place de la première demi-finale en 22''49 dans le même temps que la gagnante Anglerne Annelus.
Prendre du plaisir
«Dina (Asher-Smith) est au-dessus du lot et devrait gagner facilement. Derrière, ça devrait être serré», a poursuivi la médaillée de bronze du 100 m des Européens 2016. «Je vais essayer de ne pas y penser. Il faut que je me réjouisse de vivre ce grand moment, que je prenne du plaisir sans réfléchir», a-t-elle ajouté.
Outre Dina Asher-Smith (22''16) et Anglerne Annelus, seule Brittany Brown (22''46) s'est montrée plus rapide que Mujinga Kambundji dans ces demi-finales. Une Mujinga Kambundji qui a maîtrisé son sujet en demi-finale alors qu'elle avait hérité du couloir no 9. «Je préfère être à l'intérieur. Mais ce n'était pas plus mal de pouvoir me concentrer sur ma propre course», a-t-elle souligné.
Une première en sprint
C'est la première fois qu'un(e) Suisse(sse) disputera une finale dans une épreuve de sprint individuel, courses de haies exclues, dans des championnats du monde en plein air. Mujinga Kambundji aurait pu y parvenir sur 100 m au Qatar, mais elle a échoué à 5 millièmes d'une place en finale du 100 m dimanche.
«J'aurais été tout autant motivée pour ce 200 m si j'avais pu me qualifier pour la finale du 100 m», a assuré la Bernoise, qui a les moyens d'offrir à la Suisse la huitième médaille de son histoire dans des Mondiaux en plein air, la première depuis le bronze obtenu par le marathonien Viktor Röthlin en 2007.