Tokyo 2021 Tokyo 2021 : des larmes, des excuses improbables et une inquiétude

ATS

27.7.2021 - 16:14

Keystone-SDA

Ils ne sont pas tous champions olympiques mais ils écrivent aussi l'histoire de ces JO de Tokyo.

Clarisse Agbégnénou est devenue championne olympique en judo chez les -63 kg.
Clarisse Agbégnénou est devenue championne olympique en judo chez les -63 kg.
Keystone

Histoire du jour

«C'était un peu trop pour moi !» En quelques mots, Naomi Osaka a résumé tout ce qu'elle a vécu ses derniers mois. Star au Japon depuis qu'elle a gagné quatre titres en Grand Chelem de tennis, la Japonaise s'était retirée de Roland-Garros fin mai après avoir refusé d'apparaître devant la presse pour «préserver (sa) santé mentale», avant de déclarer forfait pour Wimbledon. Elle souhaitait faire une pause loin des courts avant le rendez-vous olympique. «Ragaillardie» et «heureuse à nouveau» avant le début des JO elle avait eu l'honneur d'être choisie par le comité d'organisation des JO pour être la dernière porteuse de flamme allumer la vasque olympique. C'était visiblement trop! Mardi, elle a été éliminée en 8es de finale par la Tchèque Marketa Vondrousova du tournoi dont elle était pourtant favorite et attendue par tout un pays.



Visage du jour

C'est celui de Clarisse Agbégnénou en larmes sitôt son combat terminé et le titre olympique assuré chez les -63 kg. Après avoir réussi sa prise victorieuse dans sa finale contre la Slovène Tina Trstenjak, celle-là même qui l'avait battue en finale des JO 2016 à Rio, Agbégnénou a craqué. Elle s'est alors appuyée en pleurs sur son adversaire au sol. Au moment de la décision officielle, debout face à sa rivale, l'émotion était toujours présente, et la poussa à prendre Trstenjak dans ses bras à la soulever dans ses bras. Il faut dire qu'elle l'attendait cette médaille. Cinq fois championne du monde, cinq fois championne d'Europe, Agbégnénou avait dû se contenter de l'argent à Rio, l'or revenant à Trstenjak. Une telle revanche vaut bien des larmes.

Insolite du jour

Être obligé de s'excuser pour avoir trop crié sa joie. Telle est la situation à laquelle a été contraint Dean Boxall. Celui-ci est l'entraîneur de l'Australienne Ariarne Titmus et lorsque celle-ci a remporté le 400 m libre lundi, il n'a pu se retenir et s'est mis à hurler, marcher partout dans la tribune, en transe, et à enlever son masque afin de mieux exprimer encore sa joie de voir sa favorite parée d'or. Problème: le protocole japonais de ces JO à huis clos interdit d'encourager autrement que par des applaudissements et surtout le port du masque est évidemment obligatoire. «Je dois présenter mes excuses, parce que j'ai retiré mon masque. Je n'ai simplement pas réalisé sur le moment. Je suis devenu fou», a expliqué Boxall, qui devra se méfier parce que Titmus devrait encore figurer sur le podium avant la fin des JO.



Phrase du jour

«Simone (Biles) s'est retirée de la compétition par équipes pour des raisons médicales. Des examens seront réalisés quotidiennement pour déterminer si elle peut recevoir le feu vert médical pour les compétitions à venir.» Le communiqué de la fédération américaine de gymnastique par e-mail a mis (provisoirement) fin à une soirée de rebondissements en gymnase. Des erreurs dimanche en qualifications et un message énigmatique sur les réseaux sociaux ensuite avaient posé quelques questions sur l'état de la superstar. Dans la première rotation du concours général mardi, Simone Biles a encore été en-deçà de son niveau de quadruple championne olympique. Déçue et le visage fermé, l'Américaine a ensuite quitté brièvement la salle, à la stupéfaction générale, avant de revenir dans un rôle de remplaçante. Quand on vise six médailles comme Biles à Tokyo ce comportement laissait perplexe. Le communiqué a apporté un début de réponse.




Perf du jour

Une première pour un triplé. Le VTT suisse a connu son jour de gloire mardi avec un triplé des dames. Jamais un pays n'avait réussi à s'accaparer ainsi le podium depuis l'introduction de la discipline aux JO en 1996. Si elles ont été unies sur le podium, leur course n'a pas été la même. Jolanda Neff a mené l'épreuve de bout en bout sur ce circuit technique et difficile d'Izu, rendu encore plus compliqué par la forte pluie tombée quelques heures avant le départ. Ses dauphines Sina Frei et Linda Indergand ont dû batailler un peu plus longtemps avant de s'échapper. Neff n'est pas une débutante, puisqu'à 28 ans elle a été championne du monde de VTT marathon, de cross-country et compte deux titres de championne de Suisse sur route. Elle fait aussi partie des sportifs qui ont bénéficié des circonstances sanitaires mondiales. Victime en décembre 2019 d'un grave accident à l'entraînement – pneumothorax et perforation de la rate – elle a profité de l'année de report pour revenir à son meilleur niveau.




Photo du jour

Le Brésilien Italo Ferreira s'est envolé au-dessus des vagues des plages de Chiba lors de la 3e et dernière journée des épreuves de surf pour devenir le premier champion olympique de l'histoire de ce sport. Après deux jours de houle plutôt calme, les surfeurs ont enfin eu droit, mardi, aux restes du passage de la tempête Nepartak qui leur a permis de réaliser quelques tubes et quelques envolées spectaculaires.