Justin Murisier Justin Murisier : "De très grandes chances de briller en géant"

Chris Geiger, à Cortina

18.2.2021

Après avoir disputé le combiné puis le parallèle, Justin Murisier abat vendredi sa troisième et dernière carte aux Championnats du monde de Cortina. Le Valaisan rêve de briller dans sa discipline de prédilection, le géant. Interview.

Justin Murisier a de grosses attentes en géant.
Justin Murisier a de grosses attentes en géant.
Keystone

Justin Murisier, vous vous apprêtez vendredi à prendre le départ du géant, le grand objectif de vos Championnats du monde. A l'image d'une vingtaine d'autres skieurs, êtes-vous prêt à jouer les médailles ?

"Je dirais plutôt qu'on est une bonne quinzaine à pouvoir viser le podium. Le Top 15 n'est d'ailleurs pas là pour faire de la figuration. Le Top 7 est même en très grand forme, alors que Gino (ndlr : Caviezel) et moi-même faisons partie des outsiders. Nous avons toutefois aussi de très grandes chances de briller."

Outsider, est-ce justement la position idéale pour vous ?

"Disons que si tu restes sur trois succès en Coupe du monde, tu arrives aux Mondiaux en confiance et c'est pas mal aussi (rires) ! Je ne me pose toutefois pas cette question vu que je ne suis pas dans cette situation."

Vous restez sur deux frustrations en combiné (8e) puis en parallèle (pas qualifié) lors de ces Championnats du monde. Malgré tout, avez-vous appris quelque chose en vue du géant ?

"Je ne sais pas trop quoi répondre car j'avais quand même l'espoir de bien faire en combiné. Et, mine de rien, en parallèle aussi. S'il y a un petit peu de vitesse et de pente, je sais que je suis vite. J'avais donc quand même un peu d'espoir, surtout que tout peut arriver dans cette discipline. Ce n'est toutefois pas parce que ça n'a finalement pas marché sur ces deux épreuves que je pars négatif sur le géant. Au contraire. Je sens que je suis en forme et que j'ai les jambes. Je n'ai pas trop mal au genou non plus. De ce côté là, tout va bien."




Vous n'avez d'ailleurs jamais semblé aussi fort physiquement qu'actuellement. Partagez-vous cette impression ?

"La dernière fois que je me suis fait le genou (ndlr : en 2018), ça a été assez dur de revenir physiquement. J'ai d'ailleurs toujours des douleurs et il faut les gérer. Mon nouveau matériel (ndlr : 'Head' depuis cet hiver) est cependant moins demandant que celui d'avant (ndlr : 'Nordica'). Même lorsque je ne suis pas à 100%, j'arrive presque skier vite car le matériel est facile. Mentalement, je suis également en grande forme. Je vois aussi que, dès que je mets les skis, je suis vite. J'ai donc bon espoir pour vendredi."

Ce d'autant plus que les conditions devraient vous convenir... 

"J'ai effectivement pu skier lundi sur le bas de la piste du géant lors du slalom du combiné et c'était assez glacé. Ce sont des conditions qui me plaisent vraiment. Ça part assez raide, ce qui est aussi bien pour moi. Quand ça part à plat, j'ai souvent un peu de la peine lors de mes mises en action. C'est d'ailleurs quelque chose que je dois vraiment travailler dans le futur. A l'inverse, quand ça part directement dans un mur comme ici, je sais que je suis tout de suite vite. C'est donc bon signe."

Cette piste ressemble-t-elle à celle d'Alta Badia, où vous aviez signé en décembre dernier votre premier podium en Coupe du monde ?

"Ce n'est quand même pas la même (rires) ! Celle-ci est plus facile, mais c'est clair que je vais aussi pouvoir engager d'entrée. Je pense d'ailleurs que si tu essaies d'être trop gentil dans le premier mur, tu vas vite prendre le tarif. Il va falloir aussi et surtout continuer de pousser derrière car ce sera un long géant (ndlr : environ 1'20''). Il va donc falloir avoir les jambes et ne rien lâcher sur cette piste qui semble assez facile."



Il devrait faire plutôt chaud vendredi du côté de Cortina. Selon vous, la piste peut-elle casser ?

"La partie basse est glacée et ne devrait pas bouger. Les organisateurs ont injecté le haut en début de semaine. Si ça prend bien et que la base est bonne, ça ne devrait pas bouger. De plus, les températures étaient négatives toutes les nuits cette semaine. Il ne devrait donc pas y avoir de souci pour le géant."

En Coupe du monde, les athlètes ayant déjà pris le départ partagent généralement leur ressenti et certaines informations avec leurs coéquipiers devant encore s'élancer. Cette entraide se fait-elle aussi aux Championnats du monde ?

"Pour ma part, je ne fais jamais ça. C'est vrai que dans l'équipe Marco Odermatt et Loïc Meillard se passent les informations. Si l'athlète sent qu'il faut passer un renseignement à ses collègues, il le fait naturellement. Il se peut qu'on ait mal reconnu une partie du tracé ou qu'il y ait un passage où il faut vraiment faire attention. Le but n'est évidemment pas de mettre l'autre dans la merde et on arrive à faire la part de choses."

Votre dernier départ en géant lors d'un grand événement s'était mal passé puisque vous aviez connu une élimination précoce aux Jeux olympiques de Pyeongchang. Allez-vous aborder différemment votre course vendredi ?

"Non, pas du tout. Je suis une autre personne qu'en 2018. J'étais alors sur une autre marque. C'est pourquoi je ne peux comparer ni les années, ni les situations. Je vais toutefois faire comme en Coupe du monde, où je donne toujours tout sur la piste. Je vais quand même skier avec la tête car je ne veux pas non plus me mettre dans le tas. Cette stratégie a bien marché jusqu'à maintenant cet hiver. Il n'y a donc pas grand-chose à changer."



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