Sofia Goggia Sofia Goggia : "Tout donner pour garder mon dossard rouge"

Chris Geiger, à Crans-Montana

21.1.2021

Victorieuse d'une descente à Crans-Montana en 2019, Sofia Goggia se sent bien sur la piste du Mont-Lachaux. Leader du classement de la spécialité, l'Italienne fait évidemment partie des favorites sur le Haut-Plateau. La Bergamasque s'est pliée au jeu de l'interview.

Sofia Goggia possède 60 points d'avance sur Corinne Suter au classement de la descente.
Sofia Goggia possède 60 points d'avance sur Corinne Suter au classement de la descente.
Keystone

Sofia Goggia, comment s'est passée votre adaptation sur cette piste du Mont-Lachaux ?

"C'est un joli parcours. C'est un classique de ce qu'on trouve habituellement à Crans-Montana. Ici, ce n'est jamais une question de ligne, mais c'est toujours lié à votre façon de skier et à l'intensité que vous mettez durant votre descente. Je suis évidemment contente d'avoir réussi de bons temps aux entraînements (ndlr : 1e et 3e) et d'avoir franchi un palier. La tactique pour briller ? Je pense que la détermination mentale définit ce dont on est capable d'accomplir."

Vous allez skier deux descentes sur la même piste en 24 heures. Est-ce une spécificité que vous appréciez ?

"J'ai déjà connu cette situation à Val d'Isère et ça n'avait pas été un problème. Il faut simplement rester concentrée et ne trop pas penser au fait qu'il y a deux courses. Il faut prendre les courses les unes après les autres, jour après jour."



Vous menez le classement de la descente, lequel est très serré cette année. Le globe de la spécialité est-il un but en soi ?

"Nous n'avons disputé que trois courses jusqu'à maintenant. Nous ne sommes donc même pas encore à la moitié de la saison en descente. Je ne pense pas du tout au classement, mais je vais tout donner pour garder mon dossard rouge. C'est mon objectif et c'est ce que je vais essayer de faire. Il s'agit donc d'un week-end important pour moi. Toutefois, toutes les courses et tous les jours de ma vie le sont."

Ressentez-vous une pression supplémentaire avec ce dossard rouge ?

"Vous avez généralement la pression lorsque vous n'êtes pas concentrée sur les bonnes choses, celles qui vous permettent de bien performer. Pour le dossard rouge, il faut simplement prendre le bon côté des choses. Il faut se dire : 'Ok, je suis la meilleure jusqu'à maintenant et je vais continuer comme ça.' Chaque course, chaque saison a sa propre histoire. Pour le moment, j'ai ce dossard rouge. Ma promesse est que je vais tout donner sur la piste afin de le garder."

Vous devrez toutefois le faire sans le support des nombreux fans italiens généralement présents à Crans-Montana. Un désavantage ? 

"Le sport, c'est évidemment une question d'émotions. Plus il y a de gens qui suivent votre sport, mieux c'est pour la discipline. Je dois dire que, lorsque le public vous supporte, ça vous porte. Mais, parfois, avec la situation actuelle et les restrictions en vigueur, ça vous permet d'être plus calme et plus concentrée sur vos performances. Il n'y a donc pas que du négatif."



Les Championnats du monde se dérouleront du 8 au 21 février à Cortina. Quelles sont vos attentes pour ces joutes à domicile ?

"Les organisateurs ont déclaré que les Championnats du monde se dérouleront à huis clos. C'est évidemment dommage. En tant qu'Italienne, j'aurais aimé que tout le monde puisse venir à Cortina. Je pense toutefois que pouvoir organiser les Mondiaux est déjà un grand accomplissement. Cortina arrive certes dans une vingtaine de jours déjà, mais j'ai tellement de courses d'ici là... Je dois donc rester concentrée sur moi-même, prendre course après course, entraînement après entraînement. Pour le moment, je ne dois pas penser aux Mondiaux."

L'Italie a été frappée de plein fouet par la crise sanitaire. Personnellement, en avez-vous souffert ?

"La pandémie de coronavirus a changé quelques détails dans nos vies. On a davantage de restrictions , on doit faire plus attention et se faire tester partout où on se rend. Mais on a toujours le privilège de pouvoir skier et d'avoir une vie normale. L'essence de nos vies n'a pas du tout changé. Il faut toujours skier vite sur la piste. Je suis d'ailleurs très reconnaissante de pouvoir toujours skier. Lorsque je regarde ce qu'il se passe dans ma ville de Bergame, c'est plutôt compliqué pour la population. C'est pourquoi je me trouve chanceuse de pouvoir être sur la neige et pratiquer mon sport."



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