InterviewAgathe Lecaron: «Faire de la radio et de la télé était une vocation»
De Caroline Libbrecht/AllTheContent
17.2.2020
Depuis 2016, Agathe Lecaron présente «La Maison des Maternelles», entourée de joyeux chroniqueurs. Mode d'emploi à l'usage des (futurs) parents, l'émission emblématique de France5 se penche tous les matins sur la grossesse et les jeunes enfants.
Pour vous, animer «La Maison des Maternelles» sur France5, qu’est-ce que cela représentait? C’était le graal! Comme beaucoup d’animatrices, je me suis battue pour présenter cette émission. «La Maison des Maternelles» rassemble à la fois de l’émotion, de l’intelligence… et de l’humeur. On peut y rigoler! C’est un cocktail de tout ce qu’on aime faire, quand on est animateur télé.
Quelle présentatrice précédente vous a inspirée? J’ai été très inspirée par Maïtena Biraben qui a su donner un style nouveau, frais et spontané. Elle est arrivée avec sa personnalité, sans surjouer. J’aime aussi beaucoup la folie de Daphné Bürki. J’espère avoir le naturel de l’une et le grain de folie de l’autre.
C’est une émission qu’on peut présenter sans être mère soi-même? Non, je pense que c’est impossible. C’est une émission où on échange des astuces, où on essaie de se comprendre, pendant une période où on est fragiles, et c’est un euphémisme! Il faut l’avoir vécu pour le comprendre. Etant enceinte, j’étais persuadée de savoir quelle mère j’allais être. Or, je suis tout l’inverse que ce que j’avais imaginé.
Quel genre de mère êtes-vous aujourd’hui? Imparfaite, et je pense que c’est très bien, car la vie elle-même ne l’est pas! J’espère de passer du temps avec eux, mais j’en ai peu. J’essaie de jouer avec eux, de les écouter, de leur transmettre des valeurs importantes pour moi. Mais je suis impatiente, je leur crie dessus. Il y a des moments où j’ai envie d’être toute seule. Je suis comme toutes les mères!
C’est aussi ce qui vous rend sympathique à l’antenne et ce qui permet aux téléspectateurs de s’identifier… Oui, c’est ce qui fait la force de cette émission! On est toutes dans le même bateau. Cette émission est d’utilité publique! Sur Instagram, je reçois des messages de mères qui me remercient. Mes enfants se battent, se hurlent dessus, je n’ai aucune autorité sur eux, ça rassure celles qui me suivent. Encore cette nuit, mon fils aîné a eu une otite et le plus jeune a fait un cauchemar (rires).
Comment s’est passé votre entretien pour devenir l’animatrice de l’émission? J’étais enceinte jusqu’au cou, je suis arrivée à la ramasse, sans cerveau, et j’ai accouché deux semaines plus tard. Cet entretien a été inoubliable… et ça a fonctionné!
«C’est mon destin, c’est comme ça que ma vie devait être»
Vous avez retardé vos projets de maternité, pour donner la priorité à votre carrière. Avec le recul, est-ce le bon choix? Non, avec le recul, c’est un très mauvais choix! Mais faire de la radio et de la télé était une vocation, un rêve de petite fille. Cela faisait partie de moi! J’avais tellement l’impression que c’était impossible que je me suis battue comme une folle pour y arriver, et je suis très contente et fière d’y être arrivé. Evidemment, avec le recul, quand on a des enfants, on comprend que tout cela est moins important, on relativise. Aujourd’hui, ma carrière est enrichissante et me comble. Mais je me dis que c’est dommage de ne pas avoir fait mes enfants plus tôt car j’aurais pu en profiter plus longtemps… Cela dit, je suis une bien meilleure mère aujourd’hui que si je l’étais devenue il y a dix ans.
Avec les années qui passaient, aviez-vous renoncé à être mère? Renoncer, non. Mais je me préparais doucement à l’éventualité que cela n’arrive pas. Je trouvais cela triste, mais je me disais que beaucoup de femmes sont heureuses sans enfant. Je me raisonnais, en me disant que j’allais être plus libre, que j’allais être moins angoissée et faire plus de voyages…
Est-ce la rencontre avec votre compagnon qui a tout bouleversé? Si je l’avais rencontré plus tôt, j’aurais fait des enfants plus tôt. Mais je l’ai rencontré à l’âge de 38 ans, puis j’ai enchaîné mes grossesses à 40 et 42 ans. On s’est dépêchés! Mes enfants, Gaspard et Félix, ont aujourd’hui 3 ans et 5 ans. C’est mon destin, c’est comme ça que ma vie devait être.
Vous avez créé votre marque de vêtements, RonRon, il y a six mois. Qu’est-ce qui vous a inspiré? Faire de la télévision, c’est séduisant, mais pas très sécurisant. L’émission est menacée chaque année, j’avais envie de me lancer dans une aventure durable et personnelle. Je voulais préparer ma vie d’après, je me sens mieux depuis le lancement de ma marque. C’est hyper difficile, mais c’est très excitant. C’est un autre métier, avec d’autres interlocuteurs.
«Le sujet de la maternité est intarissable»
L’an passé, vous avez publié un livre «Maman, Papa, on joue à quoi?» (Ed. JC Lattès). Pouvez-vous nous en dire plus? Avec Sylvia Gabet, on a voulu compiler dans un livre des activités pas ennuyeuses pour les parents. Des moments précieux qui réjouissent les enfants. Souvent, ça m’ennuie de jouer à des jeux d’enfant. Ce que j’aime, c’est cuisiner avec mes enfants, jardiner avec eux, faire des choses de grands… Dans le livre, on donne 70 idées d’activités à partager en famille.
Souhaitez-vous continuer la télévision à l’avenir? Tant qu’on ne me met pas dehors, je m’accroche comme une moule à son rocher. Je trouve cette émission formidable, j’apprends encore des choses, même quand on traite un thème pour la 4e fois. Le sujet de la maternité est intarissable. Les enregistrements de «La Maison des Maternelles» se font les mardis et jeudis. Le reste du temps, je travaille pour ma marque, RonRon. J’ai une nounou qui m’aide, sinon ce ne serait pas possible. C’est intense, mais ce ne sont que des belles choses!
Retrouvez Agathe Lecaron, dans «La Maison des Maternelles», du lundi au vendredi à 9h25, sur France5. En librairies: «Maman, Papa, on joue à quoi?», avec Sylvia Gabet (Ed. JC Lattès) Et RonRon, sa marque de vêtements: www.ronronparis.com.
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Photo: AFP
Des adolescents portent des bébés robots dans leurs bras dans le cadre d'un programme destiné à lutter contre les grossesses précoces, le 17 mai 2019 à Caldas, en Colombie
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