Interview Julien Arnaud: «J’ai parfois eu peur, ces dernières semaines»

De Caroline Libbrecht/AllTheContent

7.5.2020

Figure historique de TF1 et LCI, Julien Arnaud présente «Le Grand Soir», sur LCI, de 22h à minuit.
Figure historique de TF1 et LCI, Julien Arnaud présente «Le Grand Soir», sur LCI, de 22h à minuit.
Julien Arnaud / LCI

Figure historique de TF1 et LCI, Julien Arnaud présente «Le Grand Soir», sur LCI, de 22h à minuit. Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, il l'anime de 21h à minuit. Il nous explique ce que le coronavirus a changé dans le traitement de l'information.

Vous avez testé sur le plateau de LCI le prototype fabriqué en France (Ille-et-Vilaine) d’un test au coronavirus. Vous êtes négatif. Comment se passe ce test?

A partir d’une goutte de sang, ce test sérologique détecte les anticorps. Ce test n’est pas encore homologué, il est expérimental, il coûterait 10 euros environ. S’il est positif, il ne dit pas si le virus est toujours actif: il dit juste que la personne a rencontré le virus à un moment donné. Il faut ensuite vérifier si on est encore contagieux, ou déjà immunisés.

Depuis que l’épidémie est au centre de l’information, avez-vous eu peur d’avoir contracté le virus?

Comme j’invite sur LCI de nombreux médecins qui sont au front, j’ai parfois eu peur, ces dernières semaines. Dès qu’on ressent de petits symptômes, forcément, on y pense. En fait, non, je ne l’ai pas contracté, le test était négatif!

Qu’est-ce que le coronavirus a changé dans l’organisation à LCI?

Ceux qui viennent en plateau sont souvent des médecins. Ils prennent très au sérieux leur mission de soignant, mais ils ont aussi la mission d’expliquer au grand public. Leur disponibilité me frappe depuis le début. Des spécialistes peuvent venir pendant deux heures sur le plateau, après avoir passé une journée entière à l’hôpital. Ils veulent montrer ce qui se passe dans leurs services, ils sont dans la prévention afin de réduire le nombre de patients qui affluent dans les hôpitaux.

Confinement oblige, avez-vous davantage recours aux interviews par téléphone?

Oui, on a beaucoup développé les interviews par Skype, ce qui fonctionne globalement très bien. Je pense que cette méthode va perdurer, même après l’épidémie. Cela nous permet une plus grande souplesse, de parler à davantage de gens, en province et à l’étranger. On multiplie ainsi les angles et les sources d’information. Aujourd’hui, en plateau, je peux recevoir 3 personnes maximum, et non plus 5 comme auparavant, pour des raisons de distanciation sociale. On a globalement plus de travail, car nos équipes sont réduites. Quelques journalistes présentaient des symptômes et sont restés à l’isolement chez eux, sans avoir eu de dépistages. Aux premiers signes de suspicion, on a conseillé aux gens de rester chez eux. La plupart sont revenus, donc ça va mieux!

«On va aussi bientôt avoir les résultats de l’essai thérapeutique Discovery mené à l’échelle européenne.»

Les journalistes de LCI ont-ils été très exposés au coronavirus?

Oui, ils sont allés dans le Grand Est. Ils ont pris des risques, surtout qu’au début de l’épidémie, on prenait moins de précautions qu’aujourd’hui! On avait peu de masques comme tout le monde, on a fait avec les moyens du bord. Aujourd’hui, on fait plus attention: on vient le moins possible à la rédaction, le télétravail a été encouragé, sur la base du volontariat, pour ceux dont la présence physique n’était pas indispensable. Comme on est en open-space, on laisse une place libre entre deux salariés. On respecte de bonnes distances, même pendant les réunions.

Retrouvez Julien Arnaud, du lundi au jeudi, entre 21h et minuit, dans Le Grand Soir, sur LCI.

Hugo Clément en images

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