Coronavirus Etats-Unis: seuil des 100'000 morts franchi

ATS

28.5.2020 - 04:39

Les Etats-Unis ont dépassé mercredi le seuil des 100'000 décès liés au coronavirus tandis que le Brésil a lui franchit la barre des 25'000 morts (image d'illustration).
Les Etats-Unis ont dépassé mercredi le seuil des 100'000 décès liés au coronavirus tandis que le Brésil a lui franchit la barre des 25'000 morts (image d'illustration).
Source: KEYSTONE/AP/STEVEN SENNE

Les Etats-Unis ont franchi mercredi le seuil des 100'000 décès liés au coronavirus. L'Europe a quant à elle dévoilé un plan exceptionnel de relance de son économie qui, comme celles du monde entier, s'est effondrée sous l'impact de la pandémie.

Le premier mort du Covid-19 aux Etats-Unis avait été annoncé fin février. Le pays en enregistre désormais plus de 100'000 et près de 1,7 million de cas. Le nombre de décès sur 24 heures y est reparti à la hausse, avec 1401 décès supplémentaires enregistrés entre mardi et mercredi, après trois jours d'affilée à moins de 700 morts.

Rapporté à ses près de 330 millions d'habitants, le bilan américain, nettement en-deçà de la réalité selon des experts, est toutefois inférieur à celui de plusieurs pays européens. A travers le monde, la barre des 350'000 morts a été franchie mercredi, dont plus des trois quarts en Europe et aux Etats-Unis.

«Vieux préjugés»

Dans ce sombre contexte, la Commission européenne a dévoilé mercredi un plan de relance exceptionnel de 750 milliards d'euros. Des négociations ardues attendent désormais les 27, que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a appelés à «mettre de côté les vieux préjugés».

Alimenté par des emprunts à grande échelle au nom de l'UE, il sera redistribué pour deux tiers en subventions et pour un tiers sous forme de prêts. Parmi les plus touchées par la crise sanitaire, Italie et Espagne pourraient recevoir plus de 172 et 140 milliards d'euros respectivement via cet instrument.

La France serait le quatrième principal bénéficiaire, après la Pologne, avec 38,7 milliards de subventions. Paris espère un accord des 27 sur ce plan d'ici à juillet, mais prévoit des négociations «difficiles» avec les pays dits «frugaux» (Pays-Bas, Danemark, Autriche et Suède), qui y sont hostiles.

Tout en se félicitant de points positifs, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a ainsi qualifié le plan de «base de négociations», estimant que devait être discutée la part entre subventions et prêts.

Nouvel épicentre latino-américain

En Amérique latine, le nombre quotidien de nouvelles contaminations a dépassé celui de l'Europe et des Etats-Unis, faisant «sans aucun doute» du continent latino-américain le nouvel épicentre de la pandémie, selon l'Organisation panaméricaine de la santé, basée à Washington.

La propagation du coronavirus «s'accélère» au Brésil, au Pérou et au Chili, souligne cette antenne régionale de l'Organisation mondiale de la santé, qui se dit «particulièrement inquiète» et appelle ces pays à ne pas relâcher les mesures destinées à ralentir les contaminations.

Le Brésil, pays de loin le plus endeuillé de la région, a franchi mercredi le seuil des 25'000 morts, dont plus d'un millier supplémentaires au cours des dernières 24 heures. Et le Pérou, deuxième pays le plus touché par la contagion en Amérique latine, a encore battu mercredi ses records de décès et de contaminations.

Risque de pauvreté accrue

Les indicateurs économiques et sociaux sont au rouge dans le monde entier. Selon l'ONG Oxfam, la crise sanitaire pourrait précipiter 500 millions de personnes dans la pauvreté.

Au Brésil, les experts s'attendent à une chute de 6 à 10% du PIB cette année et à un bond du taux de chômage jusqu'à plus de 18%. En France, après s'être effondré d'environ 20% au deuxième trimestre, le PIB devrait se contracter de plus de 8% sur l'année, «la plus importante récession depuis la création des comptes nationaux en 1948», selon l'Institut national de la statistique.

Aux Etats-Unis, dont le système est ultra-décentralisé, la pandémie assèche les finances publiques de nombreux Etats, qui réclament l'aide du gouvernement fédéral, faute de quoi la reprise sera poussive et les conséquences sur la vie quotidienne durables.

Après l'Argentine et le Liban, qui se sont déclarés en défaut de paiement, les experts du G20 craignent que la pandémie ne provoque une contagion de défaillance chez les pays émergents, incapables d'honorer les remboursements de leurs dettes.

En Afrique du Sud, considérée par la Banque mondiale comme le pays le plus inégalitaire au monde, la pandémie a accru la misère et plongé dans le dénuement nombre des quelque 4 millions d'étrangers, la plupart en situation illégale.

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