Pandémie France: confinement prolongé jusqu'au 11 mai

ATS

14.4.2020 - 05:00

Selon le président français Emmanuel Macron «l'espoir renaît» face à la pandémie de COVID-19.
Selon le président français Emmanuel Macron «l'espoir renaît» face à la pandémie de COVID-19.
Source: Ludovic Marin/AFP/dpa

Emmanuel Macron a annoncé lundi la prolongation jusqu'au 11 mai du confinement dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 qui a fait près de 15'000 morts en France. Il a promis que les écoles et crèches commenceront à rouvrir à cette date.

«L'épidémie commence à marquer le pas» et «l'espoir renaît», a souligné le président français lors d'une allocution télévisée, tout en reconnaissant que la France n'était «à l'évidence pas assez préparée» à la pandémie. «Rien n'est acquis», a-t-il souligné.

A partir du 11 mai, il y aura une réouverture progressive des crèches, écoles et lycées, mais les universités ne rouvriront pas «avant l'été».

«Retrouver le chemin des classes»

«Trop d'enfants notamment dans les quartiers populaires, dans nos campagnes sont privés d'école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents. C'est pourquoi nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes», a expliqué le chef de l'Etat.

Les entreprises rouvriront leurs portes, mais cafés, restaurants, hôtels et musées resteront eux fermés. Les grands événements, comme les festivals, ne pourront se tenir jusqu'à mi-juillet. Le Tour de France cycliste ne pourra donc pas s'élancer le 27 juin de Nice comme prévu.

Les frontières de la France avec les pays non-européens resteront elles aussi «fermées jusqu'à nouvel ordre».

Tests et masques

«Le 11 mai, nous serons capables de tester toutes les personnes ayant un symptôme» et chaque Français devra pouvoir se procurer «un masque grand public», a-t-il affirmé, tout en demandant aux personnes âgées et fragiles de rester confinées.

Selon un dernier bilan lundi soir, l'épidémie de coronavirus a fait 14'967 morts en France, 574 de plus depuis dimanche. Pour le cinquième jour consécutif, le nombre de patients en réanimation a baissé: 24 patients en moins depuis dimanche.

Délicat

Le déconfinement, déjà amorcé dans quelques pays européens, s'annonce comme infiniment délicat. L'opération pourrait s'avérer catastrophique si n'était pas mis en place un système de tests massifs et d'isolement des personnes infectées, selon une étude réalisée notamment par l'Inserm qui laisse entendre qu'il ne pourrait pas intervenir avant fin mai-juin.

«Il ne faut pas trop rapidement se projeter dans le jour d'après. Nous entrons pour de nombreux mois» dans une crise «qui sera extrêmement profonde», a de son côté prévenu Stanislas Guerini, le délégué général de La République en marche. La réouverture des commerces et des écoles, en particulier, semble encore lointaine.

Le chef de l'Etat aborde cette étape lesté d'une défiance de l'opinion envers sa gestion de la crise. Elle se cristallise, selon les sondages, sur la question de la disponibilité des masques et des tests de sérologie.

Basculement dans la précarité

Le numéro un du PS avait souligné qu'une «part de la population ne se nourrit plus à sa faim», relève-t-il avant de demander au gouvernement «une aide exceptionnelle de 300 euros par foyer, et une majoration de 100 euros par enfant, pour tous les ménages bénéficiaires des minima sociaux, des aides au logement et de l’allocation de rentrée scolaire».

Le Secours Catholique redoute aussi un basculement dans «la grande précarité» de nombreux Français, notamment les étudiants et les intérimaires. Sur ce point, Emmanuel Macron a annoncé lundi une aide sans délai aux familles les plus modestes.

Le chef de l'Etat a décalé sa prise de parole à lundi pour prendre le temps de consulter, des médecins - dont le professeur Didier Raoult, héraut du traitement à l'hydroxychloroquine avec qui il s'est entretenu presque chaque jour, selon un proche -, mais aussi des élus, associations et homologues européens.

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