Fédérales 2023 Les Suisses désignent leur nouveau Parlement: force des partis, enjeux

bl, ats

22.10.2023 - 07:04

La législature 2019-2023 prend fin après quatre années de crises consécutives. Le Parlement a dû faire face au Covid-19, à la guerre en Ukraine, à la crise énergétique et à la faillite de Credit Suisse. Dimanche, les Chambres fédérales auront un nouveau visage.

Pas moins de 5924 candidates et candidats postulent à l'un des sièges de la Chambre du peuple, soit 27% de plus qu'il y a quatre ans. Parmi eux figurent 41% de femmes, un record. (image d'illustration)
Pas moins de 5924 candidates et candidats postulent à l'un des sièges de la Chambre du peuple, soit 27% de plus qu'il y a quatre ans. Parmi eux figurent 41% de femmes, un record. (image d'illustration)
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En 2019, la domination UDC/PLR avait été bousculée par une vague verte. Les partis écologistes, grands gagnants en 2019, devraient cette année perdre quelques sièges. Les Vert-e-s pourraient même passer sous les 10%, selon certains sondages.

L'UDC et le PS devraient se placer du côté des gagnants de 2023, selon les dernières enquêtes d'opinion. Les thèmes d'actualité leur profitent: sécurité de l'approvisionnement énergétique, augmentation des demandes d'asile et finances fédérales tendues pour les uns; inflation, hausse des primes maladies et celle des loyers pour les autres.

Même si l'UDC n'arrivera pas à récupérer ses douze sièges perdus en 2019 au National, elle restera indéniablement le plus grand parti de Suisse et pourrait obtenir le troisième meilleur résultat de son histoire. Le PS devrait conserver sa deuxième place. Le PLR, qui a pour objectif de coiffer le PS au poteau, devrait plutôt se retrouver au coude-à-coude avec le Centre.



La progression de l'UDC et le recul des Vert-e-s laissent présager un glissement à droite du Parlement, qui devrait toutefois être atténué par la hausse du PS et le léger recul du PLR. Ce virage à droite devrait être bien moindre qu'en 2015.

Les premiers élus seront connus dès le début de l'après-midi. Mais il faudra attendre la fin de la soirée pour connaître le visage de la future Chambre du peuple. Sur les 200 membres, 29 ne se représentent pas.

Renouvellement vaudois

En revanche, ce n'est qu'à la fin novembre que la composition définitive de la Chambre des cantons sera connue, à l'issue des derniers seconds tours de scrutin. Sept sénateurs et une sénatrice ne se représentent pas, sur les 46 membres.

Avec les départs du libéral-radical Olivier Français et de la Verte Adèle Thorens, le canton de Vaud est le seul qui doit entièrement renouveler sa délégation. Mais le résultat devrait être sans surprise. Pierre-Yves Maillard (PS) et Pascal Broulis (PLR) sont presque assurés de reformer leur duo du Conseil d'Etat.

Des poids lourds menacés

Les autres cantons romands devraient connaître davantage de suspense. Quelques sortants voient leur siège vaciller.

A Neuchâtel, Céline Vara fait face à Baptiste Hurni. Si un des deux fauteuils est garanti à la gauche, le socialiste pourrait brûler la politesse à la Verte. Un scénario similaire est possible dans le Jura au sein du PS, entre la sortante Mathilde Crevoisier Crelier, qui a remplacé Elisabeth Baume-Schneider, et la ministre Nathalie Barthoulot.

Dans le Jura encore, une alliance PLR-UDC cible le fauteuil de Charles Juillard (Centre). A Genève aussi, une alliance pourrait faire tomber un poids lourd. Le Centre, le MCG, le PLR et l'UDC visent un des sièges de la gauche, représentée par Lisa Mazzone (Vert-e-s) et Carlo Sommaruga (PS).

En Valais, la citadelle centriste, occupée par Beat Rieder et Marianne Maret, aiguise les appétits de tous les autres partis. A Fribourg, le Vert alémanique Gerhard Andrey pourrait donner du fil à retordre à Johanna Gapany (PLR).

Avec quatorze représentants, le Centre est pour l'instant le premier parti à la Chambre des cantons. Actuellement son dauphin, le PLR pourrait lui ravir sa place, selon les observateurs.

Presque 6000 candidates et candidats

Pas moins de 5924 candidates et candidats postulent à l'un des sièges de la Chambre du peuple, soit 27% de plus qu'il y a quatre ans. Parmi eux figurent 41% de femmes, un record.

Même si dix candidats n'ont que 18 ans, la moyenne d'âge des prétendants est la plus élevée depuis 1991 au moins, d'après l'Office fédéral de la statistique. D'un côté, près de 30% des candidats ont moins de trente ans. De l'autre, une dizaine de candidats ont entre 82 et 88 ans.