Lausanne-SportPablo Iglesias: "Le LS n'est pas suffisamment professionnel"
14.5.2018
"Je ne m'attendais pas à avoir autant de travail." Pablo Iglesias, directeur sportif depuis quatorze semaines d'un Lausanne-Sport relégué en Challenge League, semble avoir été rattrapé par la réalité. Une dure réalité: celle d'un club en difficulté dont l'avenir s'écrira désormais dans le purgatoire.
Pablo Iglesias, "triste" des événements de dimanche à la Pontaise - relégation sportive au terme d'un match contre Thoune arrêté en raison de bagarres dans les tribunes -, peinait semble-t-il encore à comprendre comment le LS en était arrivé là. "En peu de temps, le club se retrouve dans une situation inexplicable", déclare-t-il dans une vidéo publiée sur le site du club.
"Les gens en place sont compétents, il n'y a pas de tricheurs dans le vestiaire, il y a des garçons qui ont eu envie de se battre et qui sont tout aussi affectés et atteints", insiste Iglesias. Le directeur sportif - et le club dans sa totalité - doit désormais s'atteler à "un chantier énorme" touchant toutes les strates d'un Lausanne-Sport qui se rêvait en grand l'hiver passé, au moment de son rachat par la multinationale Ineos.
"Je ne pensais pas avoir autant de chantiers à développer, reconnaît Pablo Iglesias. Je pense assez fort aux nouveaux propriétaires. Ce n'était pas l'idée de départ d'Ineos, ni la mienne à mon arrivée, pour être sincère."
Responsable de la politique sportive du LS, l'ancien joueur connaît parfaitement sa première et principale mission: "Trouver un bon entraîneur", Ilija Borenovic n'assurant qu'un intérim depuis le renvoi de Fabio Celestini. "Il faut bâtir autour du futur entraîneur, lequel doit être la personne-clef dans la remontée."
"Le LS n'est pas suffisamment professionnel"
Il s'agira aussi de repenser un effectif étrangement construit. "Nous devons faire face à des contrats et des engagements pris bien avant décembre par l'ancien propriétaire. Il y aura pas mal de changements", prévient Pablo Iglesias, qui lance également un autre avertissement. "Il faut être conscient que la Challenge League ne sera pas du tout facile. Si c'était le cas, un club comme Servette serait remonté il y a longtemps."
Le directeur sportif étend toutefois sa réflexion bien au-delà de son seul dicastère. "Nous devons surtout professionnaliser le club parce que, quoi qu'on me dise aujourd'hui, le LS n'est pas suffisamment professionnel."
Améliorer toutes les structures, trouver l'entraîneur qui fera la différence, rebâtir un effectif, le tout dans le contexte d'une relégation par définition douloureuse et lourde de conséquences pour la vie d'un club: impossible pour Ineos et le directoire du Lausanne-Sport d'aller de l'avant sans nettoyer ces écuries d'Augias. A eux, désormais, de trouver le moyen de détourner les eaux de la Louve et du Flon.
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