A chaque jour sa découverte. Ce week-end, la 1re journée de Super League permettra de découvrir séparément les trois clubs romands qui composent l'élite du football suisse cette année. Avec pour ceux-ci l'objectif de lever les doutes.
Ce vendredi, Sion reçoit Bâle, avant que Neuchâtel Xamax ne se déplace à Thoune samedi et Servette à Young Boys dimanche. Rien d'évident pour aucun d'entre eux, lesquels suscitent encore beaucoup d'interrogations avant cette reprise. Trois clubs, trois questions, trois tentatives de réponses.
Comment Sion va-t-il marquer des buts?
A Tourbillon, il y a des certitudes: la défense devrait tenir le coup. Probablement déployée à trois (ou cinq selon les profils et les phases de jeu), l'arrière-garde peut s'appuyer sur quelques éléments solides. Les Birama Ndoye ou Xavier Kouassi ont déjà fait leurs preuves dans ce système de jeu. Le Suédois Matias Andersson, arrivé de la réserve de la Juventus, est appelé à compléter le trident et offrir certaines garanties à Stéphane Henchoz. Avec un seul but encaissé durant les matchs amicaux (sur penalty contre Grenoble), les soucis ne sont pas là.
C'est à l'opposé du terrain que rien n'est clair. Car Sion a beau avoir gardé ses cages presque inviolées en préparation, il n'a également marqué qu'une seule fois, et encore, sur penalty contre les Isérois. Manque de présence offensive? Incapacité à se procurer des occasions? Un peu des deux, plus qu'un défaut de réalisme. Il faut dire que tant sur le terrain que dans ses discours, Henchoz ne s'est jamais distingué à Xamax par une attitude résolument offensive. Ce n'est pas la première de ses priorités.
Alors, il s'agira surtout de se reposer sur les inspirations d'un Pajtim Kasami parfois dilettante, miser sur les confirmations de Yassin Fortune, voire Itaitinga ou Uldrikis. A moins que l'Ivoirien Konan Oussou connaisse une acclimatation rapide, ce qui semble compliqué pour un joueur de 30 ans venu de son championnat national Et qui sait, une arrivée supplémentaire pourrait faire office de clé.
Xamax peut-il se maintenir?
Budget très limité (entre 8 et 8,5 millions de francs), nouveau projet et contingent jeune et inexpérimenté: pas grand chose ne parle pour le Xamax ressuscité après son improbable maintien lors du match retour du barrage à Aarau début juin. En fait, la plupart des pronostics misent sur une relégation au terme de la présente saison, la première de Joël Magnin en tant qu'entraîneur de Super League.
L'ancien coach des moins de 21 ans de Young Boys a du pain sur la planche. S'il peut toujours compter sur des cadres impliqués (Nuzzolo, Doudin, Walthert, Gomes), le reste de l'ossature est composé de plusieurs joueurs arrivés en prêt: Léo Seydoux et Taulant Seferi (YB) ou Maren Haile-Selassie (Zurich).
Adepte d'un jeu ambitieux, Magnin a cependant dû se résoudre à l'évidence: il misera sur sa défense pour se maintenir, et il fait sans doute bien. Car en engageant André Neitzke (Sion) et en conservant Marcis Oss et Igor Djuric, les Neuchâtelois ont de quoi être rassurés. D'ailleurs, l'entraîneur xamaxien a déjà annoncé vouloir jouer avec cinq défenseurs. Il s'agira ensuite de se projeter rapidement vers l'avant.
C'est notamment ainsi que Stéphane Henchoz était parvenu à accrocher la 9e place la saison passée. La solution miracle pour éviter la Challenge League?
Servette peut-il suivre sa lancée?
Lorsque Servette a officialisé le 10 mai dernier – dans un derby contre Lausanne devant plus de 20'000 spectateurs – une promotion qui lui était promise depuis plusieurs mois, tout le monde a été contraint de s'incliner. En Challenge League, personne n'avait les moyens de contredire la force offensive des Grenat.
Mais la Super League est d'un autre niveau et les erreurs, les déséquilibres s'y payent cash. Il n'est ainsi pas prématuré de l'affirmer: le 4-4-2 en losange de l'an dernier, ultra offensif, ne sera qu'une option d'urgence cette saison pour Alain Geiger. Et encore. L'entraîneur valaisan le sait bien: pour survivre dans l'élite en tant que promu, l'équilibre paraît inévitable. Alors, son Servette se déploiera plutôt en 4-2-3-1, avec un milieu au moins aussi dynamique que technique.
Avec l'engagement définitif de Timothé Cognat et l'arrivée du Camerounais Gaël Ondoua, les Genevois peuvent se reposer sur une colonne vertébrale sérieuse. D'autant plus que le SFC a engagé Vincent Sasso (Français qui évoluait à Belenenses) pour faire la paire avec Steve Rouiller en défense centrale. Autant dire que la priorité a très vite été d'assurer ses arrières. Logique, même si Geiger se dit toujours attaché à une équipe tournée vers l'avant. Mais à la veille de se déplacer au Stade de Suisse, il faut sans doute savoir raison garder.