La pandémie de COVID-19 pousse le sport à se réinventer. En Suisse, la ligue de hockey travaille sur un plafond salarial, alors que le plafonnement des salaires devient même un thème en Bundesliga.
Dans le sport professionnel américain, les clubs, les syndicats de joueurs et les supporters se sont depuis longtemps habitués au plafonnement des salaires. En Europe, c'est plus compliqué parce que les contraintes salariales sont considérées comme étant contraires à une économie de marché. Ce qui fait que les ligues ne doivent pas dicter aux clubs combien d'argent ils sont autorisés à dépenser en salaires.
Mais aujourd'hui la perspective a changé. Dans le hockey suisse, la possibilité d'un plafond salarial (avec une période transitoire d'au moins trois ans) devrait être discutée et, si nécessaire, décidée lors des prochaines réunions de la ligue en juin et en août. Même la Bundesliga étudie de telles solutions. Il n'est «pas exclu qu'une nouvelle tentative soit faite», a déclaré Karl-Heinz Rummenigge (64 ans), président du conseil d'administration du Bayern, dans une interview télévisée.
Gaudenz Domenig (63 ans), avocat d'affaires et président de Davos, considère qu'un plafond salarial est «faisable et applicable». M. Rummenigge rappelle toutefois que, dans le domaine du football, Michel Platini, alors qu'il était président de l'UEFA, s'est adressé à l'Union européenne à Bruxelles à plusieurs reprises sur cette question.
«Malheureusement, Platini s'est toujours cassé le nez, même si tous les grands clubs européens ont soutenu l'idée, rappelle Rummenigge. Platini s'est toujours fait dire qu'un tel règlement ne serait pas conforme aux lois de la concurrence en Europe. Il est bien difficile d'évaluer si la situation est différente aujourd'hui.»
Ce qui est clair, c'est que si le plafond salarial a une chance d'émerger dans le sport européen, c'est maintenant. Si les clubs ne parviennent pas à introduire un salary cap au moment d'une si grande crise, alors ils n'y arriveront probablement jamais.
