Coronavirus Le COVID-19 est un «défi» technologique

ATS

5.5.2020 - 16:51

Le chef de l'Union internationale des télécommunications (UIT) Houlin Zhao estime que la branche ne sera pas la même après la pandémie et appelle les Etats membres à progresser sur la 5G (archives).
Le chef de l'Union internationale des télécommunications (UIT) Houlin Zhao estime que la branche ne sera pas la même après la pandémie et appelle les Etats membres à progresser sur la 5G (archives).
Source: KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD

La circulation des données numériques dans le monde s'est étendue de 50% à 80% en fonction des pays, selon l'Union internationale des télécommunications (UIT). Les cyberattaques ont elles parfois augmenté de 300% chez certains prestataires.

Ceux-ci «font face à d'énormes défis», a affirmé mardi le secrétaire général de l'UIT Houlin Zhao devant la presse à Genève. Ils n'étaient pas préparés à une telle demande des populations, dit-il.

Outre les données, la circulation vocale a elle été multipliée par trois depuis le début de la pandémie. Certaines plateformes qui étaient très peu exposées il y a deux mois s'appuient désormais sur des millions d'utilisateurs et des dizaines d'applications, y compris de PME, sont sur le marché pour tracer les contacts des personnes infectées.

Problèmes d'infrastructures

Parmi les problèmes, le trafic s'est déplacé des centres urbains, siège des entreprises, aux zones plus éloignées où les infrastructures ne sont pas toujours adaptées.

En Afrique, des recommandations ont été données pour relayer les indications des autorités plutôt pas SMS, parce que les citoyens ne bénéficient pas forcément de smartphones. Des défis dans l'attribution des conditions aux prestatataires sont également observés dans certaines zones.

Dans la réponse à la pandémie, le travail des employés pour garantir la connectivité des populations n'est pas assez valorisé, affirme M. Zhao. Aucun prestataire n'a arrêté ses activités pendant la crise, selon lui.

Les acteurs numériques sont les «héros cachés» qui ont favorisé l'éducation, le télétravail ou encore les relations sociales, a renchéri la directrice du Bureau de développement des télécommunications à l'UIT Doreen Bogdan-Martin.

Réunion prévue en 2021

Certains prestataires ont offert l'extension de la circulation des données en lien avec la pandémie. La demande a augmenté jusqu'à 800% chez certains. Cette embellie s'accompagne aussi d'un plus grand nombre de menaces, alors que les enfants sont scolarisés en ligne. Un prestataire a observé jusqu'à 300% des cyberattaques auxquelles il fait face.

Et selon M. Zhao, la branche «ne sera pas comme avant» après cette pandémie. Il est convaincu que seule la 5G sera utilisée dans dix ans et appelle les Etats membres à avancer sur cette question.

De son côté, la Commission mondiale pour l'accès au large bande s'est réunie récemment pour évaluer les différents défis. Elle a notamment recommandé des avancées sur l'accès et la sécurité en ligne.

La moitié de la population mondiale n'est toujours pas connectée en ligne, selon l'UIT. L'après-coronavirus doit s'accompagner d'un accès au large bande pour tous pour éviter d'étendre les inégalités, notamment sur l'éducation, a dit Mme Bogdan-Martin. Mais aussi sur la santé électronique et la connectivités des hôpitaux, ajoute M. Zhao.

Selon la cheffe du bureau de développement, l'attention des gouvernements ne sera jamais aussi importante. Une réunion est prévue en 2021 sur cette question.

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