Vue de vieilles pierres tombales dans un petit cimetière du Calvados
Un cimetière militaire américain près d'Omaha Beach à Normandie
Un cimetière militaire, en Californie
Les pierres tombales ont aussi leurs réseaux sociaux
Vue de vieilles pierres tombales dans un petit cimetière du Calvados
Un cimetière militaire américain près d'Omaha Beach à Normandie
Un cimetière militaire, en Californie
Se tenir à distance des réseaux sociaux de son vivant ne garantit pas d'être absent du monde numérique, une fois mort: avec le développement d'applications mobiles répertoriant les pierres tombales, notamment pour les généalogistes, les disparus peuvent, sans le savoir, laisser des traces sur la toile.
«Find A Grave» (trouver une tombe), «BillionGraves» (Milliard de tombes), «Sauvons nos tombes»... Ces sites doublés d'une application mobile permettent à des bénévoles-contributeurs de photographier des pierres tombales et de les partager sur internet.
«C'est la même logique que Wikipedia», explique Jérôme Galichon, fondateur de l’initiative «Sauvons nos tombes», lancée en 2014 par le site de généalogie en ligne Geneanet.
L'objectif premier est d'alimenter les travaux des férus de généalogie. «Quand on fait de la généalogie, on va souvent visiter des cimetières. On s'aperçoit que beaucoup de tombes disparaissent, ainsi que les informations renseignées sur ces tombes», indique-t-il.
Pour faire face à cette inéluctacle dégradation, ils sont entre 15.000 et 20.000 volontaires à régulièrement alimenter la base de données en photos et informations glanées sur les pierres tombales, d'anonymes comme de gens célèbres, dans des cimetières civils comme militaires. A ce jour, 2,5 millions de tombes -- en France et dans les pays voisins (Belgique, Pays-Bas, Espagne...)-- ont été répertoriées, indique «Sauvons nos tombes».
Mémoriaux virtuels
L'initiative est calquée sur ce qui existe déjà depuis plusieurs années outre-Atlantique, avec «Find A Grave», qui revendique le recensement de «plus de 180 millions de tombes dans un demi-million de cimetières», et BillionGraves qui entend «honorer et préserver les tombes de toute personne ayant existé».
Accolés à des mastodontes de la généalogie (ancestry.com et myheritage.com), ces sites proposent, outre la recherche d'ancêtres ou de parents, de créer des mémoriaux virtuels ou d'envoyer des messages en hommage aux disparus. Des dispositifs qui peuvent poser des problèmes aux familles, certaines découvrant parfois, par hasard et sans leur consentement, la tombe de leur aïeul s'affichant sur internet...
Chez «Sauvons nos tombes», «les familles peuvent cliquer sur une case pour demander à ce que soient retirées» les photos d'une tombe «même si légalement, il n'y a pas d'interdiction claire car ce sont des données de gens décédés», souligne Jérôme Galichon.
«On a autour de 2-3 demandes de retrait par semaine, mais surtout énormément de gens qui disent retrouver la tombe d'un cousin ou d'un aïeul perdu de vue», poursuit-il.
La pratique est encore limitée en France, là où elle est plus développée aux Etats-Unis avec des scouts chargés parfois d'enrichir la base de données pendant une mission.
«En France, on ne va pas forcément dépêcher 30-40 personnes, par contre, ça nous arrive d'envoyer une équipe de 4-5 personnes dans un cimetière militaire, là où il n'y a pas d'enterrement», indique-t-on chez «Sauvons nos tombes», qui s'associe notamment avec d'autres projets mettant en valeur le patrimoine funéraire.
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