Voyage 4 chefs de la génération Robuchon pour (re)goûter au talent du cuisinier défunt

A l'annonce de la disparition, ce lundi 6 août, de Joël Robuchon, certains regretteront sans doute de ne pas avoir goûté à sa célébrissime purée, sinon d'avoir réservé dans l'un des restaurants du cuisinier le plus étoilé. Chef de file de la nouvelle cuisine, il a formé une pléiade de toques, tant en France qu'à l'étranger. Voici quatre chefs qui entretiennent désormais son héritage culinaire, et qui devraient prochainement recevoir un grand nombre de visites...

Frédéric Anton, Le Pré Catelan (Paris)

Le chef triplement étoilé du Pré Catelan, niché dans un pavillon luxueux du Bois de Boulogne, fut le plus proche lieutenant de Joël Robuchon. Si l'ancien membre du jury du concours télévisé "Masterchef" a aiguisé sa propre signature culinaire, il entretient forcément les grands préceptes que lui a enseigné "le cuisinier du siècle 1990" derrière les fourneaux du Pré Catelan. Frédéric Anton fut le chef de cuisine du restaurant Joël Robuchon jusqu'en 1996, lorsque le grand chef décide de rendre ses trois étoiles et fermer sa table parisienne, située avenue Raymond Poincaré. Le chef Anton avait démarré sa collaboration dans le premier restaurant Robuchon, baptisé "Jamin", en 1981. 

Gordon Ramsay, Gordon Ramsay Restaurant (Londres)

Le chef écossais au caractère bien trempé a grandi sous l'aile protectrice des grands pontes de la gastronomie française. Lorsque l'animateur de "Hell's Kitchen" entreprend sa formation de cuisinier, après avoir dit adieu à sa carrière de footballeur à cause d'un problème de genou, il enchaîne les apprentissages auprès d'Albert Roux au restaurant "Le Gavroche" avant de rejoindre les cuisines de Joël Robuchon. Gordon Ramsay n'a pas manqué de saluer la mémoire de son mentor sur Instagram à l'annonce de sa disparition, le qualifiant de "Dieu tout-puissant du guide Michelin". 

Fabien François (Dassaï, Paris)

Son nom n'est pas encore connu du grand public, ni des foodistas, mais avec l'annonce de la disparition du maestro de la cuisine technique, tout pourrait changer. Car Fabien François, ancien chef qui a officié au restaurant "l'Atelier" en haut de l'Avenue des Champs-Elysées à Paris, supervise les opérations culinaires de la toute dernière ouverture de Joël Robuchon. Le maître de la purée crémeuse avait accepté de s'associer avec les grands sakés Dassaï pour ouvrir un restaurant/boutique à leur gloire. Le lancement fut très discret ce printemps.Au 184 rue du Faubourg Saint-Honoré (8e), le jeune chef, qui a travaillé avec Robuchon durant une dizaine d'années, concrétise l'amour de son défunt patron pour la culture nippone avec un éventail de sushis et de préparations japonaises, mais aussi une sélection de salades et des assiettes françaises dignes de l'héritage Robuchon. L'adresse fait aussi office de bar à saké, de pâtisserie signée par le chef Tadashi Nakamura, ou de vente à emporter avec une sélection de sandwiches dont la qualité a déjà été soulignée par les connaisseurs. 

Jean-Paul Hévin (Chocolatier)

On le sait moins mais Joël Robuchon a aussi formé des talents sucrés, à l'image du maître chocolatier Jean-Paul Hévin. Les deux hommes partagaient la même passion pour le Japon où chacun a bâti un empire gastronomique. D'ailleurs, le chocolatier rappelle dans un tweet que Robuchon lui a transmis son savoir lorsque tous deux travaillaient à l'hôtel Nikko à Paris, l'établissement où le cuisinier défunt a obtenu ses deux premières étoiles en 1978. Sur Instagram, Hévin précise avoir passé le concours du Meilleur ouvrier de France en 1986 grâce à Joël Robuchon.