Jane Birkin et son frère Andrew lors des funérailles de leur père en 1991 à Londres
L'exposition "Jane & Serge" présentée à Calais à partir de samedi jusqu'au 4 novembre mêle une veine amateur ressuscitant cette relation passionnelle et la recherche artistique.
A Calais, intime plongée photographique dans le couple Gainsbourg-Birkin
Jane Birkin et son frère Andrew lors des funérailles de leur père en 1991 à Londres
L'exposition "Jane & Serge" présentée à Calais à partir de samedi jusqu'au 4 novembre mêle une veine amateur ressuscitant cette relation passionnelle et la recherche artistique.
"Je t'aime... moi non plus": la riche relation entre Serge Gainsbourg et Jane Birkin, photographiée par son frère Andrew Birkin, est racontée au musée des Beaux-Arts de Calais dans une exposition solaire et mélancolique.
Très proche de Jane, puis de son compagnon Serge Gainsbourg avec lequel il aimait rire, le photographe Andrew Birkin a photographié le couple de 1964 à 1979.
L'exposition "Jane & Serge" présentée à Calais à partir de samedi jusqu'au 4 novembre mêle une veine amateur ressuscitant cette relation passionnelle et la recherche artistique.
Pour conter l'histoire d'un des plus célèbres couples du XXe siècle, qu'il a vécue de l'intérieur, Andrew Birkin a capté la spontanéité des effusions dans des petits formats, tout en jouant sur les flous et la couleur.
Loin d'une nostalgie figée, c'est la vitalité et la joie de vivre du couple qu'Andrew Birkin a immortalisées: scène heureuse d'un repas à Deauville où Jane et Serge se retournent vers l'objectif; abandon de la première dans les bras du second, à l'air absent; ou encore le "beau Serge", chemise ouverte sur le poitrail, riant avec Birkin, les épaules dénudées, au bord de la Tamise.
La frontière entre les vies privée et publique des deux amants a toujours été fine, pour autant Andrew Birkin a su redonner aux images leur caractère intime.
"Il était là pour nos vacances, sur mes tournages... Les images en Super 8 redonnent un charme qu'on n'aurait pas deviné", relève Jane Birkin, présente à Calais lors de la présentation de l'exposition. "Même si la gloire de Serge n'a fait que s'accroître, les gens ne savaient pas à quel point il était drôle, et très famille".
"Le torchon brûle"
De son côté, Andrew Birkin, qui s'est aussi déplacé, relate que "Serge était un homme de paradoxes, il n'était pas normal à proprement parler. Dans ses rôles et ses chansons, il projetait une image idéalisée".
La pièce la plus émouvante se situe vers la fin, derrière un rideau noir, avec le film documentaire de quelques minutes réalisé par Jane Birkin. Cette dernière restitue des vacances du couple accompagné de leur fille Charlotte et de Kate, celle de Jane et du compositeur John Barry.
Des musiques admirées et utilisées par Serge Gainsbourg - Chopin, Beethoven... - magnifient les scènes de plage, de bateau et de pique-nique. Le chanteur yé-yé se révèle un père drôle et tendre qui joue aux échecs, lunettes de soleil sur le nez, avec sa fille.
Des moments d'autant plus mélancoliques que la salle suivante raconte la rupture douloureuse du couple en 1980, qui inaugura une période sombre dans le travail de Gainsbourg.
Mais le commissaire d'exposition n'hésite pas aussi à créer un effet comique en juxtaposant une coupure de journal titrant "Le torchon brûle chez les Gainsbourg" et une photo montrant Serge éberlué et amusé à la découverte de l'article.
"Sur le modèle britannique, nous cherchons à devenir un musée relié au territoire, avec des expositions de pop-culture, et pas juste un musée de spécialistes", explique la directrice des musées de Calais, Anne-Claire Laronde.
La relation particulière de Calais avec l'Angleterre ainsi que l'implication passée de la famille Birkin dans l'industrie de la dentelle ont créé des complicités évidentes.
Retour à la page d'accueil